- « MONTAGNE » et « PAYS HAUT »
- MALTE (Ordre de)
- MASSEBEUF Albert
- MASSIF CENTRAL
- MAURIACOIS
- MEDIOROMAN, MEDIOROMANIE
- MERAVILLE Marie – Aimée
- MICHALIAS Régis 1844 – 1916
- MICHELIN
- MIGRANTS D’AUVERGNE
- MONTAGNE (LA)
- MONTAGNE BOURBONNAISE
- MONTAGNE VIVAROISE
- MONTLUCON
- MOTS – OUTILS
- MOULINS et YZEURE
- MOURTON Nicolas 1809 – 1872
MIGRANTS D'AUVERGNE
I. Avant l'exode rural. Beaucoup croient que les gens d'autrefois ne bougeaient guère et que les déplacements multiples sont l'apanage de nos commodités de circulation. Or, pour constater le contraire, il n'est pas nécessaire de remonter aux grands chasseurs et aux éleveurs itinérants de troupeaux de l'époque préhistorique, aux migrations protohistoriques des Celtes ou antiques des Germains. Les hommes du moyen âge se déplaçaient, souvent sur de grandes distances : outre les pèlerins, on comptait déjà des travailleurs à la recherche de ressources, des soldats par obligation ou par goût, des fuyards... L'Auvergne d'avant la guerre de Cent Ans en a connu, car elle était déjà surpeuplée. Le Bourbonnais semble bien avoir été le siège d'une certaine instabilité, des partants vers le Bassin Parisien étant remplacés par des Nivernais et Bourguignons à l'Est et au Centre, par des Combraillais et des Marchois à l'Ouest et dans le vignoble de Saint-Pourçain.
Les besoins de main d'oeuvre de la Reconstruction des Campagnes allégèrent le surpeuplement aux XV° et XVI° siècles, mais moins en Auvergne que dans d'autres régions, car elle avait été moins touchée par la crise militaro - démographique de la fin du moyen âge et les effets sociaux du mouvement furent atténués sauf dans une partie du Bourbonnais. Dès le XVII° siècle commencent les formes multiples des migrations que les ethnographes et anciens géographes appellent "traditionnelles". Elles s'organisent peu à peu selon des modalités très élaborées dans leurs destinations, leurs parcours, les métiers concernés, le déroulement des déplacements, plus souvent collectifs (groupes de migrants appelés vïjan au Nord, cola au Sud) qu'individuels. La plupart du temps, ce sont des montagnards qui vont vers les pays de plaine. Mais l'inverse peut exister : prolétaires ruraux limagnais faisant des campagnes de fauchage en altitude; et certains secteurs très fortement migrateurs envoient des migrants dans tous les milieux (plaine, montagne, au loin), telle laMontagne bourbonnaise. On distingue classiquement les types suivants :
- migrations saisonnières pour les grands travaux d'été et d'automne, foins, moissons, vendanges... Par exemple certains habitants des Limagnes du Sud et du haut Allier faisaient des saisons interminables de fauchage, commençant précocement dans la vallée du Rhône et finissant tardivement en Aubrac. C'étaient des prolétaires ruraux.
- migrations saisonnières inversées : alors que la majeure partie des migrants cherchaient des ressources d'hiver et faisaient les travaux d'été dans leur ferme, la Combraille (et la Marche) virent se développer les migrations d'été des maçons. Elles traduisaient la crise de l'économie rurale et portaient davantage que les autres à l'émigration définitive.
- De même les migrations "à temps" c-à-d pour une durée pouvant atteindre plusieurs années, voire presque toute une vie de travail entrecoupée de quelques retours au pays. Le cas le plus célèbre est celui des gens du Mauriacois et de l'Aurillacois, d'abord vers l'Aquitaine et ensuite vers l'Espagne (voir Vermenouze).