ELLUM, -ETUM
Les avatars auvergnats de ces deux suffixes latins méritent une attention spéciale pour les raisons suivantes :
1) le très grand nombre de mots dérivés; pour -ellum : noms de lieux, d'instruments, d'objets, d'animaux; pour -etum : lieux, formations végétales (l'auvergnat préfère le masculin -etum au féminin -etam qui a donné -edà, à la différence des langues d'oc méridionales). Cf les toponymes comme Olmet, Prunet, Sauzet, etc...
2) leur forme est restée distincte malgré la chute des consonnes finales -l et -t : -ellum a donné -ê (avec pluriel -iau dans la quasi-totalité de l'auvergnat septentrional), -er (Cantal), -eî (Velay central et méridional): vedê / veder / vedeî : veau; -etum donne -e (prononcé comme le e de velu) en auvergnat septentrional, -ê au Sud et sur la périphérie orientale, -â sur les confins bourbonnais.
3) Les confusions onomastiques (toponymie et anthroponymie) causées par la francisation orthographique, fondée sur des à peu près de ressemblance avec le français sans considération des caractères fonctionnels de notre langue. Cette confusion peut s'étendre aux dérivés de -arius (par exemple Charbonnet pour Charbouneir : Charbonnier).