Lexique identitaire

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FELIBRIGE

Mouvement littéraire provençal fondé en 1854, théoriquement par 7 jeunes poètes et animé en fait par Mistral, Roumanille et Aubanel. Il avait pour but la restauration de la langue provençale et son illustration littéraire. Soutenue par Lamartine, la carrière de Mistral lui donna du prestige. Il s'étendit donc dans le Midi (Languedoc, Gascogne) et en Limousin. En Auvergne, il apparut tardivement et donna peu de résultats, sauf en Aurillacois qui se rattache au Midi par la langue (Aurillacois, Guyennais, Vermenouze). On distingue deux phases :
  • la première (fin du XIX° siècle - début du XX°) est marquée essentiellement, dans la zone auvergnate, par l'oeuvre du poète ambertois Régis Michalias.;
  • la seconde (entre les deux guerres mondiales) est caractérisée par l'archaïsation graphique et linguistique, par la perte du contact avec les gens encore nombreux qui parlaient et des rivalités vives entre les deux protagonistes principaux, B. Vidal et H. Gilbert.
Ce simple rappel met en relief l'inadaptation mentale et linguistique du Félibrige à l'Auvergne. Quoique beaucoup moins doctrinaire que ses substituts méridionaux ultérieurs, il a contribué à la dépréciation de l'auvergnat au profit d'une idée théorique de la "langue d'oc" centrée sur le Midi et sur les périodes médiévale et "traditionnelle" (société paysanne du XIX° siècle). Il est essentiel de voir qu'à côté des Félibres auvergnats, rares, mais qui avaient su se faire connaître dans les milieux instruits francisés, l'essentiel de l'écrit auvergnat entre 1920 et 1950 est fourni par des indépendants (Péroux-Beaulaton, les écrivains de l'Yssingelais) et des conteurs, parfois tentés par la scatologie et dont l'oeuvre a une valeur essentiellement linguistique (A. Bertrand à Brioude, G. Roussel dit le Iaude do Béron à Vichy). On note aussi une prose de journaux et d'almanachs, souvent anecdotique et étroitement conservatrice (Beppo, l'abbé Michy dans les massifs de l'Est, Delanef première manière, gâté par l'archaïsation dans sa seconde manière à Issoire). Le Sanflorain n'a guère produit que le sombre poète Biron, dit Norib par anagramme. Au Puy, il y eut un certain nombre d'écrivains de revues, journaux et almanachs, influencés par le Félibrige en ce qu'ils ont opté pour les parlers les plus méridionaux du Velay.
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