S + C, CH, F, P, T
Un des traits phonétiques qui distinguent les divisions dialectales de la langue auvergnate. Comparez les deux séries suivantes: eicartâ, eichalâ, deifoudrinâ, eipessâ, deitialâ et escartâ, eschalâ, desfoudrinâ, espessâ, destiavâ. Dans les mots populaires autochtones, sdisparaît devant ces consonnes et après a, o, ou, il se transforme en i après e au Nord d'une ligne approximative Ussel - Monts Dore - Issoire - Auzon - Allègre - Yssingeaux - Tence (auvergnat septentrional) et subsiste en principe au Sud (Auvergne médiane et méridionale). Cependant, des vestiges de s subsistent en Ambertois, tandis qu'en diction courante le s se transforme en une aspiration (h), parfois à peine perceptible, dans le Cantal. Par contre, en Auvergne médiane et en Velay, s est prononcé très distinctement, ainsi que dans les parlers de transition du Nord du Gévaudan (Le Malzieu, Langogne) et de la Montagne vivaroise. Le maintien de -s en fin de mot (ancien -s du pluriel maintenant disparu dans la plupart des cas) a lieu aussi dans ces régions en phonétique syntactique, c-à-d en liaison entre deux mots dans les mêmes conditions de voisinage des consonnes; lis poula (comparer au Nord: la poula), lis fon (la fon), de bonis fïlha (de la bouna fïlha), etc.