- – OUZ / – OU(N)
- OCCITAN, OCCITANIE
- OUEST ET EST (AUVERGNATS)
OCCITAN, OCCITANIE
1. Deux mots artificiels, créés par la chancellerie des Rois de France au lendemain de la soumission du Comté de Toulouse (XIII° siècle) dans des documents en langue latine. Ils désignaient uniquement les territoires toulousains annexés à la suite de la Croisade des Albigeois et ce qui se rapportait à eux. Ils ont été repris à la fin du XVIII° siècle et depuis par des intellectuels languedociens dont le point fort n'était pas le lien avec la population.
Dans cette seconde phase, ces mots artificiels ont été appliqués à des choses artificielles :
- Il n'y a jamais eu d'Etat occitan, de peuple occitan, de civilisation occitane ayant un destin commun : on aura profit à comparer deux ouvrages publiés par le même éditeur (Privat à Toulouse) : l'Histoire du Languedoc (réelle) et l'Histoire d'Occitanie (mythique).
- Il n'y a jamais eu de conscience occitane d'ensemble même chez les "renaissantistes" qui recherchaient dans "l'unité de la terre d'oc" une béquille pour leur propre faiblesse : l'analyse de leur production et de leur action montre que leurs préoccupations réelles ne pouvaient dépasser leur province.
- En Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon les mots occitan et Occitanie ont remplacé Languedoc et languedocien dans une partie de la population. Ils en sont les synonymes au goût du jour.
- Ailleurs, il n'a qu'une poignée de militants idéologiquement motivés qui ont les plus grandes difficultés à adapter la réalité régionale à leur doctrine. Hormis les bastions de résistance organisée (Auvergne, Provence) ou de terres d'indifférence profonde (Dauphiné, Haut-Limousin, Marche) apparaissent des ferments de révolte contre le "centralisme languedocien" perçu comme une réplique en glace déformante du centralisme parisien: en Gascogne, en Limousin-Périgord. Le retour de l'occitanisme à son berceau est en vue.
- Dans une telle situation - qui n'est d'ailleurs qu'un aspect aggravé par l'artificialité et l'intransigeance doctrinaire de la débâcle actuelle des enracinements devant le nivellement mondialiste à prépondérance anglo-saxonne - on observe que l'occitanisme adopte un "profil bas" rappelant celui des militants irlandais ou bretons : mise à profit de la "société des loisirs" par une politique de fêtes, effort persévérant d'imprégnation "subliminale" des esprits par la répétition inlassable de mots-clés (surtout "occitan") pas plus aptes néanmoins que d'autres méthodes à agir en profondeur sur le torrent de la "modernité".