Lexique identitaire

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GALLO-ROMAN

Les langues romanes ou néo-latines sont les héritières modernes du latin. On les divise habituellement en deux ensembles :
  • oriental : italo-roman et roman balkanique : daco-roman (roumain), istro-roman, mégléno-roman (Aromounes).
  • occidental : ibéro-roman, gallo-roman.
Le gallo-roman réunit de nombreuses langues régionales, ordinairement regroupées en deux ensembles : "langue d'oïl" au Nord, "langue d'oc" au Sud. A partir de la fin du XIX° siècle, sous l'influence du linguiste italien Ascoli, on a distingué le franco-provençal (Centre Est) que d'aucuns veulent agréger à la langue d'oïl. En fait : 1) Les milieux militants d'oc, suivis par un certain nombre de linguistes "engagés" ont eu tendance à exagérer la division interne de l'espace gallo-roman au moyen âge. A. Lodge a montré de façon convaincante qu'il n'y avait aucune frontière, reprenant ainsi la position juste de Gaston Paris qui ne voyait que des transitions. Voir : Lodge A. : La vie quotidienne à Montferrand au XIII° siècle, in : Montferrand 1196-1996, Conférences du VIII° centenaire de la Charte de Franchises, Clermont-Ferrand 1996. Corrélativement, ils exagèrent les divisions "des" langues d'oïl, qui sont en réalité extrêmement rapprochées par une subversion française massive et ils soutiennent l'indéfendable "unité de la langue d'oc" dont toutes les personnes qui ont une idée des parlers réels et de leurs expressions littéraires sincères constatent de façon incontestable qu'il s'agit de langues régionales autonomes ou indépendantes (pour l'explication, voir circulation lente). 2) On n'a pas voulu reconnaître une troisième variété suprarégionale intermédiaire, que nous appelons médioromane, s'étendant originellement de la Seine à la Garonne, puis plus tard, après une première phase de recul, de la Loire au Lot : non une "troisième langue gallo-romane", mais un groupe de langues régionales originellement apparentées plus spécialement du fait des conditions de peuplement et de romanisation. La partie entre Loire et Massif Central a été francisée entre le moyen âge et la fin de l'époque moderne. La bande méridionale de cette aire comprend le Limousin (médioroman occidental), l'auvergnat (médioroman central), le "franco-provençal" et le dauphinois (médioroman oriental). Toponymes et patronymes attestent la spécificité et l'unité (relative cependant ! ) de cette vaste bande. L'auvergnat en fut toujours le représentant le plus remarqué du fait de son originalité particulièrement forte (cf. la "langue d'Auvergne" de l'ordre de Malte). La vérité finissant toujours par faire son chemin, il faudra que, tôt ou tard, l'aire médioromane soit admise et reconnue l'indépendance de la langue auvergnate par rapport aux langues d'oc méridionales, tout comme les Tchèques ont dû reconnaître la langue slovaque, les Russes les langues ukrainiennes et biélorusse et comme progressivement le slovène, le macédonien, le croate ont émergé du conglomérat yougoslave doté d'un espéranto "de référence" par Vuk Karadzic. En fait, il y a d'ailleurs plus de différence entre l'auvergnat et le languedocien par exemple que ces langues considérées aujourd'hui comme indépendantes n'en ont entre elles.
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