Lexique identitaire

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DERIBIER DU CHATELET

"M. Deribier du Chatelet" comme dit le titre avec cette habitude du XIX° siècle de négliger le prénom des auteurs, "membre correspondant de la [glorieuse] Société des Antiquaires de France" fut d'abord l'auteur, puis le maître d'oeuvre d'une publication fondamentale pour la connaissance de la Haute-Auvergne et du département du Cantal : le Dictionnaire statistique et historique du Cantal (DSHC) dont l'édition définitive en 5 volumes parut à Aurillac (Imprimerie de Mme Vve Pivert et Bonnet, imprimeurs de la Préfecture) de 1852 à 1857 et fut reproduite par l'Imprimerie de la Manutention, Mayenne 1990 (malheureusement sans quelques tableaux statistiques sur pages dépliantes du plus haut intérêt), soit plus de 3000 pages. Le DSHC consacre un article à tous les cours d'eau et communes. L'article Cantal s'étend sur la fin du tome I et tout le tome II, soit 836 pages. Les articles communaux, inégalement développés selon les auteurs, comprennent en principe : les délimitations, l'utilisation du sol, les données historiques et monumentales, les écarts avec les renseignements historiques, archéologiques et géographiques qui ont pu être recueillis sur eux. Parmi les auteurs, quelques uns sont imprécis et grandiloquents, mais la plupart sont sérieux et certains remarquables (voir par exemple à l'article Saint-Vincent les considérations d'Em. Delalo sur "la ville de Cotteughe" dont le raisonnement méthodique impeccable anticipe sur toute les connaissances actuelles; s'il avait été lu, beaucoup d'encre inutile eût été épargnée). Le Cantal du DSHC est bien différent de l'image stéréotypée du "pays vert" et des "grands espaces" par lesquels la mode du "tout touristique" cherche à dissimuler le déclin de l'emprise humaine et à faire admettre aux habitants la condition de serviteurs des touristes. On y voit une utilisation variée du sol, l'importance des labours (peut-être excessive en certains lieux élevés et humides, mais nullement incongrue ailleurs, notamment sur les planèzes ensoleillées du Sanflorain). Le DSHC est aussi un recueil extrêmement riche et précieux d' "antiquités" comme on disait alors, c-à-d de traditions populaires, de notations ethnographiques, de légendes et traditions de diverses origines. Il est en quelque sorte une "mémoire cantalienne du Cantal" indispensable à connaître, un bréviaire de l'enracinement cantalien.
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