Lexique identitaire

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z 

SANFLORAIN

Subdivision géographique de l'Auvergne. Si l'on se rappelle qu'une région est une association harmonieuse de complémentarités, le Sanflorain est heureusement constitué: en son coeur la Planèze de Saint-Flour, plateau volcanique fertile dont le seul défaut agricole est l'altitude un peu élevée; autour, des territoires variés dont les ressources étaient combinables: le Cézalier volcanique, le socle de la Margeride et du Chardagueiz (autour de Chaudesaigues), le fossé tectonique du Malzieu, le pays coupé (voir Caribassa) de l'Alagnon. Cette juxtaposition complémentaire s'est constituée au moyen âge lorsque Saint-Flour, active dans l'industrie textile, était une ville importante selon les critères du temps. La bonne articulation territoriale l'a perpétuée, du Luguet (au Nord) au-delà du Malzieu au Sud, de la cellule montagnarde murataise (longtemps assez fermée sur elle-même) à l'Ouest à la ligne de faîte de la Margeride septentrionale à l'Est. Le bailliage de Saint-Flour déborda même sur le bassin de la Rhue par le seuil de Landeyrat, ce qui indique la longue fréquentation d'anciens chemins transversaux au Nord du massif cantalien. La cellule sanfloraine fut donc plus étendue que l'arrondissement de Saint-Flour. Cela est confirmé par le dialecte sanflorain de la langue auvergnate, qui s'étend jusqu'au haut Allier brivadois, langeadois et saugain, rappelant une époque d'échanges "traditionnels" plus amples. Le caractéristiques dominantes de ce beau dialecte - qui manque malheureusement d'illustration littéraire: on ne peut guère citer que le sombre poète Biron-Norib - sont: l'article défini masculin singulier lou, pluriel li / lei, la transformation de -l- intervocalique en -rh- (r raclé) qui a gagné sur -v- dans l'Ouest du Brivadois, la tendance à l'aspiration puis à la chute de s-devant c, ch, f, p, t. Le passé de Saint-Flour est assez glorieux: centre de résistance aux bandes anglo-gasconnes pendant les guerres médiévales, chef-lieu d'un évêché créé en 1317 et qui allait de l'Aurillacois au rebord du plateau de la Chaise-Dieu, elle disputa le titre de capitale de la Haute-Auvergne à Aurillac. Défavorisée longtemps par l'isolement en un pays de relief compact et accidenté, elle devrait pouvoir profiter du passage de l'A 75 pour se relancer.
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z