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L'arvernisant est une personne portant un intérêt spécial à la langue auvergnate : amateur ou érudit, pratiquant volontaire, qu'il cherche à maintenir la pratique d'un parler qu'il connaît ou qu'il l'ait apprise dans le but de la perpétuer. Dans la réalité de l'usage, le mot implique une nuance : celui qui fait quelque chose pour contribuer à cette perpétuation, qui regarde l'auvergnat comme une langue, admet et propage ses formes distinctives, cherche à mettre en relief sa spécificité.
L'arvernophone est celui qui parle auvergnat, quelle qu'en soit la forme, qu'il soit patoisant spontané ou néo - arvernisant capable d'employer couramment la langue. Le mot cependant comporte toujours une idée de totalité, alors que le patoisant exagère souvent la fragmentation et "l'incommunicabilité" interne de l'auvergnat. D'autre part, celui qui comprend sans parler n'est pas un arvernophone (il pourrait l'être en surmontant un blocage psychologique), ni le néo - arvernisant qui n'est pas parvenu à une maîtrise suffisante de la langue. Il n'y a jamais eu de statistique fiable des Arvernophones. On peut estimer que vers 1830-1860 la quasi totalité de l'aire linguistique auvergnate (v. Auvergne) était arvernophone. L'exode rural, l'enseignement français unilingue, le brassage des populations, la guerre de 14 ont bouleversé le tableau. Dès 1880, on a parlé français aux enfants dans les régions ouvertes (plaines, coteaux, certains plateaux, surtout au Nord). Après 1920, même les contrées les plus élevées, les plus conservatrices ont fait de même. L'auvergnat a été très tenace : les derniers monolingues n'ont disparu qu'entre les deux guerres et jusque dans les années 1950-60 il y a eu un nombre non négligeable de bilingues préférentiellement arvernophones. Actuellement la langue s'altère car elle n'est parlée que sporadiquement et dans un milieu restreint par ceux qui en usent. Jusque vers 1920 les femmes, qui sortaient peu de leur lieu d'existence, étaient restées plus strictement arvernophones que les hommes qui émigraient, allaient au service militaire, etc.. Situation inversée après 1920, les femmes abandonnant volontairement l'auvergnat dans lequel elles voyaient un des symboles de leur servitude ancienne.
Il faut dire clairement les choses : la récupération de masse d'une langue régionale est une impossibilité, comme on le voit en Irlande, au Pays Basque et ailleurs. Les panneaux, les formulaires bilingues, les écoles unilingues - bidon n'y font rien. Seule une élite de gens instruits attachés à leur pays, en ayant une perception globale qui inclut le rôle irremplaçable de la langue comme marqueur identitaire et source de création originale "à nulle autre pareille" peut perpétuer un héritage que tout Auvergnat bien né devrait considérer comme inaliénable et sacré. Mais il y faudrait aussi l'abnégation de gens de talent aptes à créer en supportant dans la durée l'ingratitude et l'obscurité et d'autre part la cohésion et l'esprit de sacrifice de ceux qui soutiendraient leurs efforts