LYON et VIENNE
Ces deux métropoles gallo-romaines ont joué un rôle important dans la romanisation de l'Auvergne comme relais de la Cisalpine. Il fut particulièrement marqué en Yssingelais où des grands chemins anciens convergeant vers Vienne ont porté un recouvrement franco-provençal important. Située au coeur de la zone franco-provençale, Lyon n'a pas assumé son rôle de métropole culturelle. Elle est devenue l'auxiliaire sans originalité de la pénétration du français dans sa zone d'influence. Mais Lyon fut aussi une des introductrices du français en Auvergne, avec certaines particularités de sa région : par exemple fayard, mot français de la région lyonnaise qui, après avoir tardivement supplanté fau : hêtre en Forez (attesté encore vers 1600 par Anne d'Urfé) a même été arvernisé en faiâ dans l'Est de notre région (la toponymie montre que fau était la forme originelle jusqu'en Bourbonnais).
Dans le domaine économique, Lyon et la région Rhône - Alpes jouent un rôle stimulant très utile à l'Auvergne (cf la résistance de l'Yssingelais et de la région thiernoise au chômage, plus forte qu'ailleurs; l'importance de l'intervention des entreprises et cabinets d'affaires lyonnais en Auvergne). Mais l'Auvergne n'est pour les Lyonnais qu'une banlieue rurale lointaine. Les horizons dominants de Lyon sont le couloir de la Saône et du Rhône et les Alpes. L'Auvergne, qui a intérêt à garder des liens étroits avec la région Rhône - Alpes, ne gagnerait donc rien en revanche à se confondre avec ladite région, au contraire elle perdrait un peu plus de sa très maigre autonomie sans gagner en sollicitude.