• « MONTAGNE » et « PAYS HAUT »
• MALTE (Ordre de)
• MASSEBEUF Albert
• MASSIF CENTRAL
• MAURIACOIS
• MEDIOROMAN, MEDIOROMANIE
• MERAVILLE Marie – Aimée
• MICHALIAS Régis 1844 – 1916
• MICHELIN
• MIGRANTS D’AUVERGNE
• MONTAGNE (LA)
• MONTAGNE BOURBONNAISE
• MONTAGNE VIVAROISE
• MONTLUCON
• MOTS – OUTILS
• MOULINS et YZEURE
• MOURTON Nicolas 1809 – 1872

• C'est une des très rares entreprises françaises d'importance mondiale. Dans le système capitaliste dominant - qui est une donnée solidement accrochée - cette position est source "d'image", c-à-d de prestige. Grâce à Michelin, Clermont est connue des élites économiques du monde entier.

• Les maires de Clermont ont toujours eu pour Michelin des ménagements qui juraient plus d'une fois avec les jugements des groupes dont ils émanaient. C'est qu'ils mesuraient le poids des ressources que cet établissement apportait à leur ville et les pertes qu'elle risquait de subir s'il était amené à la quitter.

• Michelin a employé à Clermont un maximum de 27000 à 30000 personnes, réduit maintenant de moitié sous la pression d'une concurrence internationale qui ne pardonne pas. De toute façon, ce sont des chiffres énormes, car il faut compter aussi ceux que les salaires font vivre directement (familles) et indirectement (emplois induits : sous-traitants, commerçants, beaucoup plus nombreux que ceux de la manufacture elle-même). Il est donc strictement conforme à la réalité de dire que si Clermont est presque une grande ville, c'est grâce à la présence de Michelin. Sans lui, elle serait arrivée au seuil des Trente Glorieuses à un niveau voisin de Roanne ou de Montluçon; elle se serait longtemps battue, comme Bordeaux, Toulouse et d'autres villes pour obtenir soit une usine de 2000 emplois, soit des décentralisations ajoutant quelques centaines à quelques autres centaines. Elle serait arrivée à l'issue de l'explosion urbaine des Trente Glorieuses au niveau de Bourges et de Poitiers (la moitié de sa propre agglomération) et restée bien en arrière de Caen et de Besançon, qu'elle devance.

• Ceux qui sont attachés à ce que ne se dilue pas totalement l'originalité auvergnate notent un fait essentiel : avant le grand développement de Michelin, l'exode rural auvergnat gagnait Paris, Lyon ou d'autres lieux (voir Migrants d'Auvergne). Une grande partie a été retenue à l'intérieur de notre région depuis lors. Le bénéfice est double : pour la collectivité auvergnate qui conserve de nombreux enfants alors qu'elle n'en a pas de trop; pour ces derniers eux-mêmes qui, en général très attachés à leur contrée d'origine, gardent beaucoup plus facilement le contact avec elle depuis Clermont, Le Puy (voire Guéret, Roanne) que depuis une grande métropole éloignée.

• Beaucoup d'aspects de la "politique Michelin" ont été violemment critiqués. Il est bien vrai que longtemps la surveillance de la vie privée a paru vexatoire, d'autant qu'elle était pratiquement inutile. Mais le "secret" est rendu indispensable par la nécessité de protéger des investissements coûteux de l'espionnage industriel qui peut compromettre les résultats, donc en définitive l'emploi. Quant au "paternalisme Michelin" qui a suscité tant d'exécrations, l'enquête objective auprès de ceux qui en furent les bénéficiaires (puisqu'il a maintenant disparu) montre que :

les services rendus par la clinique Michelin, les écoles Michelin, les coopératives Michelin étaient très appréciés, leur réputation allant au-delà des milieux concernés. Et d'ailleurs il n'était nullement obligatoire de les fréquenter, en dépit de la légende. Les cités Michelin, si décriées, ont combiné, pour des travailleurs venus de campagnes où les commodités les plus élémentaires étaient inexistantes, des avantages modernes alors point trop répandus (eau courante, gaz et électricité, cabinet de toilette, plusieurs chambres préservant les intimités) avec des caractéristiques rappelant la vie rurale et facilitant l'intégration en ville : quartiers tranquilles, "chez soi", jardinet. D'ailleurs, lorsque Michelin a entrepris de les liquider (après les avoir rénovées ! ) il y a eu une véritable ruée pour les acheter...