- « MONTAGNE » et « PAYS HAUT »
- MALTE (Ordre de)
- MASSEBEUF Albert
- MASSIF CENTRAL
- MAURIACOIS
- MEDIOROMAN, MEDIOROMANIE
- MERAVILLE Marie – Aimée
- MICHALIAS Régis 1844 – 1916
- MICHELIN
- MIGRANTS D’AUVERGNE
- MONTAGNE (LA)
- MONTAGNE BOURBONNAISE
- MONTAGNE VIVAROISE
- MONTLUCON
- MOTS – OUTILS
- MOULINS et YZEURE
- MOURTON Nicolas 1809 – 1872
MONTLUCON
Sur une carte du réseau urbain français, Montluçon se trouve en avant-poste de la France orientale, plus densément urbanisée face à celle de l'Ouest où l'urbanisation fut plus lâche et plus tardive. Par cette dernière caractéristique chronologique, elle se rattache même à la seconde et fournit un exemple de la progression de l'aire continentale plus dynamique aux dépens de la "ruralité profonde" de l'Ouest (en termes géohistoriques, naturellement et non dans la conjoncture actuelle). Son développement propre ne commence qu'au moyen âge avec l'expansion vers l'Ouest de l'Etat bourbonnais dont elle fut le point d'appui principal grâce à une position forte au confluent du Cher et de l'Amaron (ou : du Lamaron). La ville s'illustra dans les guerres médiévales par sa résistance aux Anglais, que commémorèrent longtemps les fêtes du Chevau-fu. Cependant :
- Les avantages de l'agencement géographique local (dépression sédimentaire, variété des sols, vallée large et abritée du Cher) avaient favorisé une occupation dense dès la préhistoire et en grande partie stabilisée dès l'époque gallo-romaine : des lieux nombreux portent un nom d'origine antique et les vestiges archéologiques sont abondants. Le pays montluçonnais a eu un vignoble important, avec de riches traditions folkloriques, fécondées par l'influence technique et ethnographique angevine et ligérienne (Domérat, Huriel).
- En se développant, Montluçon n'a fait que prendre le relais d'autres essais urbains que la nature longtemps "rurale invétérée" de cette portion de territoire sise aux confins des Bituriges, des Arvernes et des Lémovices avaient limités dans leur développement :
Evaux, premier centre historique de la Combraille, qui ne fut même pas assez puissant pour empêcher Chambon - Sainte-Valérie (promu par les efforts des évêques de Limoges cherchant à consolider leur emprise aux confins du diocèse) de le concurrencer au moyen âge.
Néris, centre balnéaire de cure dès l'époque gauloise, devenu carrefour routier important sur les routes de Clermont à Poitiers et de Bourges et d'Autun à Limoges, qui s'affaiblit avec la résorption de la prospérité et des relations à longue distance lors du Bas Empire.La chute de la principauté bourbonnaise transforma Montluçon en simple marché local. Le canal de Berry (1808 - 1834) décide de sa fortune en permettant l'arrivée de matières premières (fer, sable de verrerie) qui, conjuguées avec la houille de Commentry, en font d'abord un centre d'industrie lourdes. Après leur déclin, les industries de transformation (mécanique, caoutchouc) se développèrent en deux phases (après chaque guerre mondiale). De riches traditions ouvrières se créèrent pendant cette période : il y aurait une belle étude comparée à faire avec des villes comme Thiers, Roanne et Saint-Etienne. Puis, à partir des années 1960, la fonction de service prit de plus en plus d'importance, desservant un vaste territoire à cheval sur l'Ouest de l'Allier, le NO du Puy-de-Dôme, presque une moitié de la Creuse, des portions du Cher et de l'Indre. Mais Montluçon est désavantagée actuellement par le déclin démographique accentué des campagnes environnantes et par son emplacement : les bureaucraties régionales tendent à se barricader derrière un "rideau de paperasses" et la situation au contact de trois régions administratives (Auvergne, Limousin, Centre) qui en bonne logique d'économie ouverte devrait lui être favorable, a tendu en fait à réduire son influence, la ville pâtissant de la faiblesse de son statut administratif. Les avantages de la position demeurent et devraient inévitablement se révéler un jour : la RCEA et l'A 71 se croisent dans les environs. La réputation de "ville de gauche" lui a nui auprès des entreprises, mais c'est en fait une ville socialement calme, comme tous les centres de vieux prolétariat où s'est formée une idéologie révérant le travail. La structure urbaine essaimée sur un vaste rayon est actuellement un élément favorable. La ville, qui fut exaltée par l'écrivain vernaculaire original Péroux-Beaulaton et par les études ethnographiques et dialectales du Dr. Georges Piquand est aussi un centre intellectuel (cf. Malleret M. : Encyclopédie des auteurs du pays montluçonnais et de leurs oeuvres (1440-1994), Les Cahiers Bourbonnais, Charroux 1995) tant de l'érudition traditionnelle (les Amis de Montluçon) que dans le domaine de la formation universitaire et professionnelle (IUT, IFAG, école de gendarmerie et des lycées réputés). Bibliographie : Couderc P. : La région urbaine de Montluçon - Commentry, Clermont-Ferrand, IEMC 1971).