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COTEAU
Les dictionnaires expliquent ainsi le mot : "petite colline" 'sens pratiquement inusité en France centrale); "versant, pente d'une colline" (Petit Robert); les géographes tendent à préciser : "bas de versant, pente suffisamment adoucie pour être cultivable"; "vignoble" (Larousse), sens particulièrement répandu dans le bassin de la Loire (coteaux du Layon, du Giennois ...).
En Auvergne, le coteau type est un versant argilo-calcaire entaillé dans les marnes oligocènes, encore assez vigoureux et fortement dénivelé grâce à la protection d'une cuirasse basaltique sommitale : ainsi le voit-on s'étendre sur la bordure occidentale de la Limagne au Sud de Châteaugay et envahir largement la Limagne des buttes au Sud de Clermont et la Limagne d'Issoire. Au Nord de Châteaugay, le calcaire éocène remplace le basalte comme chapeau protecteur jusqu'aux environs de Gannat et autour du bassin d'Ebreuil.
Le sol argilo-calcaire, la pente bien drainée et bien ventilée, au-dessus des fonds gélifs, l'ensoleillement excellent à l'Est et au Sud, mais suffisant au Nord et à l'Ouest en ont fait des terres d'élection de la vigne, quoique la monoculture y ait été rare, tardive et très limitée dans le temps (1850 - 1895).
C'est pourquoi la notion de coteau s'est étendue à des milieux différents, mais où la vigne pouvait être valablement cultivée :
- terrasses graveleuses de la vallé de l'Allier, des "hauts" de Limagne (ancien cône de déjection de la Morge);
- collines sableuses au pied de la Montagne bourbonnaise et des Bois Noirs;
- coteaux marneux de la Besbre, rebords du bassin de Montluçon;
- "côtes" du socle sur le haut Allier, la Loire supérieure vellave, le Lot aurillacois.
villages compacts perchés au-dessus d'une ondulation ordonnée de territoire entièrement humanisée; petits châteaux et maisons de maître égaillés dans l'espace intermédiaire;
mélange polycultural de vignes (souvent complantées traditionnellement d'arbres fruitiers : pêchers de vigne, cognassiers, amandiers, noyers même...), de champs, de prairies dans les vallons, lignes de peupliers le long des cours d'eau, bouquets d'arbres d'ornement (surtout les cèdres) dans les parcs des manoirs, chemins bordés de noyers...Cette harmonie paysagère a culminé aux XVIII° et XIX° siècles, avec le maximum d'emprise agricole sur la campagne. Elle a créé ce qu'on peut appeler le "rêve auvergnat" fait de mesure, d'équilibre, d'ordre, d'aménagement minutieux du moindre espace. Mais il faut bien voir que :
- une telle harmonie est fragile. Le brassage de la population en dilue le sentiment, l'urbanisation sauvage la dégrade de multiples façons;
- ce paysage s'est construit et a évolué au cours d'un long processus où deux phases urbanisées (gallo-romaine et actuelle) alternent avec deux autres plus rurales (protohistorique et médiévale - moderne).
- même en période rurale, le coteau polycultural a toujours tendu à sécréter des formes d'urbanisation : oppida celtiques, gros bourgs viticoles dont une partie au moins de la population avait élaboré une sociabilité quasi- urbaine, caractérisée par un art de la conversation qui enchanta tous ceux qui ont eu la chance de le connaître.