- « PARADIS »
- PALATALISATIONS
- PASCAL Blaise
- PASSé défini / simple / prétérit
- PASTUREL (attesté en langue auvergnate sous la forme Patürê)
- PATOIS
- PAYSAGES
- PEINTRES D’AUVERGNE
- PELERINAGES
- PERDRIX François (1669 – vivait encore en 1729)
- PEROUX-BEAULATON Louis (1872-1946)
- PIQUAND Georges 1876 – 1955
- PLANEZE
- POURRAT Henri 1887 – 1959
- PREPOSITIONS
- PROTESTANTS DU VELAY
- PUY (LE) et SAINT-PAULIEN
- PUY-DE-DÔME et BASSE AUVERGNE
PASSé défini / simple / prétérit
Comme dans toutes les langues où il existe, ce temps rend une action bien située dans le passé et sans prolongement actuel. Il reste très vivant en auvergnat, où il est un fait de langue, non de culture: "Lu miau l'aguéton touti (le sartefïcâ)" : Les miens [enfants] l'ont tous eu (le certificat d'études), phrase relevée au début des années 1970 de la bouche d'un ouvrier agricole illettré de la Montagne thiernoise.
Le passé défini auvergnat présente deux originalités remarquables:
- La P1 (1° personne du singulier) irrégulière en -ei / -î est en voie d'élimination, mais subsiste sporadiquement en de nombreux lieux d'une bande allant de la Combraille au plateau de Craponne (au moins).
- Surtout, une large bande qui couvre la majeure partie du Puy-de-Dôme a une désinence en -t-, soit dans l'ordre des 6 personnes: -éte, -éteis, -ê (autrefois -et), -étem, -étaz, -éton. Celle-ci a des correspondants en italien, groupe II (ripetetti) et surtout en romanche ladin, tous groupes verbaux (voir Arquint J. C.: Vierv ladin, Lia Rumantscha, Cuoira 1964). Ce n'est certainement pas un hasard ni une convergence aléatoire: rapprocher d'autres correspondances analogues (cf. les sons blh, flh, plh de l'auvergnat oriental exactement analogues à bi, fi, pi + voyelle de l'italien; le verbe pïtâ / (a)peitâ, correspondant exact d'aspettare, l'énoncé de l'heure, etc...) et mettre en relations avec le réseau Est-Ouest des voies romaines venant de Cisalpine et traversant la France médiane, utilisé longtemps après la chute de l'Empire romain. Ces rapports privilégiés sont en outre marqués par des jalons nombreux (cf. Gabriel Pasturel, mort à Turin gentilhomme du duc de Savoie, les liens auvergnats de Saint-Michel de l'Ecluse en Piémont) et attestés par un courant tenace d'érudits (Malvezin, Madur-Dulac) et de témoignages populaires recueillis tout au long des XIX° et XX° siècles affirmant "qu'il est possible de se comprendre avec les piémontais, chacun parlant sa langue", assertion peut-être excessive mais qui exprime bien un perception des praticiens de la langue (ils ont la même envers le dauphinois, parfois le provençal, mais pas avec le languedocien - sauf dans le Cantal du Nord au voisinage de l'Aurillacois - et avec le gascon).