- « PARADIS »
- PALATALISATIONS
- PASCAL Blaise
- PASSé défini / simple / prétérit
- PASTUREL (attesté en langue auvergnate sous la forme Patürê)
- PATOIS
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- PERDRIX François (1669 – vivait encore en 1729)
- PEROUX-BEAULATON Louis (1872-1946)
- PIQUAND Georges 1876 – 1955
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- POURRAT Henri 1887 – 1959
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- PUY (LE) et SAINT-PAULIEN
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PATOIS
Nom dépréciatif donné aux parlers isolés des langues régionales de France, surtout celles qui appartiennent au groupe gallo-roman. Les étymologistes sont incertains de son origine. Pourquoi ne serait-il pas apparenté à l'auvergnat patuei: rebut, ordure ? Son usage dans nos régions ne s'est vraiment répandu qu'au XIX° siècle. Auparavant, on disait "auvergnat" et même au XIX° siècle ce nom exact reste usité. "Patois" sert un refoulement organisé des langues régionales: "le patois, c'est l'auvergnat fragmenté, sans conscience et livré sans défense à l'intrusion du français" (Nouveau dictionnaire général français-auvergnat). Le phénomène a deux aspects :
1. Objectif : chaque parler isolé est infirme. Il a perdu des mots et même des notions, les uns remplacés par du français patoisé (crachâ pour eicoupï), les autres souvent disparues par réduction aux usages élémentaires d'une population peu instruite, ce qui permet d'affirmer cyniquement que "le patois est incapable d'expression abstraite". Or, mots et notions existent, authentiques et enracinés, lorsqu'on examine l'auvergnat dans son ensemble.
2. Subjectif : l'esprit patoisant accepte l'infériorité, même si on entend parfois "netre brave patuei" (notre beau patois). Sachant son langage méprisé, il répercute en outre sur ses voisins patoisants une cascade de dérision : celui qui dit eiclho: sabot, se moque de celui qui dit suo et réciproquement, etc... Très souvent, le patoisant se refuse à utiliser un mot juste et autochtone qu'il connaît parfaitement parce que ce mot a été remplacé dans son village par un intrus français patoisé et se rencontre seulement dans un autre lieu proche.
L'étiquetage péjoratif et la fragmentation infinie présentée faussement comme seule "authentique" (alors que c'est l'inverse qui est vrai : le patois est bourré de fausse monnaie sous forme de mots et d'expressions francisées) ne sont pas des procédés destructifs limités à la France, bien qu'ils y aient sévi plus agressivement qu'ailleurs : l'italien dialetto, l'allemand Mundart ont reçu des usages assez proches et l'anglais, qu'on crédite souvent de politique compréhensive vis-à-vis des langues soumises, a écrasé consciencieusement ses dialectes et organise mépris et refoulement envers le français, par exemple au Québec avant de le faire sur le territoire européen, malgré tout ce qu'on peut raconter.
Fille légitime de la grande langue latine, un des sommets culturels de l'humanité, la langue auvergnate ne souffre d'aucune infériorité congénitale. Elle a montré son aptitude à former des mots nouveaux, jusque chez de simples patoisants (exemple : petarê: mobylette). Pour cela, elle dispose d'ailleurs de suffixes éprouvés, commodes, dont le sens est perçu immédiatement . Aucun domaine de l'esprit humain ne peut lui être légitimement fermé, même si les Auvergnats ont assez de bon sens pour comprendre qu'il est inutile de s'engager dans des combats absurdes comme des thèses scientifiques en auvergnat. Volonté, création et mesure sont les trois étalons de sa dignité à rétablir.