- « PARADIS »
- PALATALISATIONS
- PASCAL Blaise
- PASSé défini / simple / prétérit
- PASTUREL (attesté en langue auvergnate sous la forme Patürê)
- PATOIS
- PAYSAGES
- PEINTRES D’AUVERGNE
- PELERINAGES
- PERDRIX François (1669 – vivait encore en 1729)
- PEROUX-BEAULATON Louis (1872-1946)
- PIQUAND Georges 1876 – 1955
- PLANEZE
- POURRAT Henri 1887 – 1959
- PREPOSITIONS
- PROTESTANTS DU VELAY
- PUY (LE) et SAINT-PAULIEN
- PUY-DE-DÔME et BASSE AUVERGNE
POURRAT Henri 1887 - 1959
Né et mort à Ambert où il a oeuvré. L'Auvergne a eu beaucoup de chance que le destin agronomique dans lequel il s'était engagé ait été entravé par la tuberculose. Obligé de mener une vie sédentaire, il chercha à vivre de sa plume. Comme toujours en pareil cas, il y a quelques inégalités dans cette production abondante. D'abord influencé par le félibre Michalias, il commence par s'intéresser au folklore, écrit des articles tels que Pour qu'il y ait une Auvergne (L'écho de la Dore,1910), Nous qui sommes Auvergnats (Revue d'Auvergne, 1911). Après un essai peu convaincant en poésie (Chansons...Liberté 1921), Gaspard des Montagnes (1924 - 1931) l'impose dans le monde des lettres malgré la difficulté de vivre loin des coteries du Paris nombriliste. Commence alors une période d'activité intense, marquée notamment par Ceux d'Auvergne (première édition en 1928), L'Auvergne de chez Arthaud (collection Les Beaux Pays, 1932 - 1935). Sous l'occupation, il crut un moment à la Révolution Nationale (L'Homme à la bêche,1940, Le Chef français,1942) sans jamais se compromettre dans la collaboration. Il écrit beaucoup au cours de toute cette période (Dans l'herbe des trois vallées, Sous le pommier ...). Après la guerre il connaît une éclipse, suite au mauvais procès qui lui est fait mais plus encore parce que dans la France des "Trente Glorieuses" qui s'urbanise à marche forcée la littérature d'inspiration rurale n'a plus de public. Il se retourne alors vers l'ethnographie littéraire en publiant le Trésor des contes (1948-1962, 13 volumes).
L'Auvergne de Pourrat n'est certes pas toute l'Auvergne: profondément catholique, bourgeoise rurale plus que paysanne, sous-tendue par une idéologie optimiste qu'il appelle 'l'amitié", elle a excité quelque réactions agacées, en premier lieu celle du Gachon de Maria.Mais la magie exaltante des descriptions, la splendeur du style qui, à force de corrections, atteint un naturel inimitable, la profondeur avec laquelle il a su sonder le propre de l'Auvergne justifieraient presque l'opinion de Vialatte qui voyait en lui le créateur de l'Auvergne. Les rééditions nombreuses de ses ouvrages principaux montrent bien que son apport sans égal à la personnalité régionale a été compris, performance exceptionnelle dans une population qui ne lit guère et alors qu'il avait contre lui un courant gigantesque d'uniformisation et de banalisation. En le lisant, tout Auvergnat se sent un peu de ces campagnes ambertoises qu'il décrit, tout en sachant qu'il n'en est rien car il aide à percevoir à la fois ce qu'on a de commun et ce qu'on a de différent.
Il est dommage que son centenaire (1987) n'ait été qu'un feu de paille de l'intérêt des classes intellectuelles officielles et que cet intérêt se soit trop exclusivement concentré sur Gaspard et sur le Trésor des contes, c-à-d sur ce qui paraissait "récupérable" pour des non - Auvergnats. N'hésitons pas à recommander chaudement Ceux d'Auvergne que Gachon regardait déjà comme son chef d'oeuvre et plus généralement à inciter à une curiosité élargie pour ses livres.
Les travaux et les jours d'Henri Pourrat, d'Annette Lauras et Claire Pourrat est un guide commode et précis, chronologique, de la vie et de l'oeuvre de l'écrivain (éditions D. Martin Morin, 53290 Bouère, 1996).