Lexique identitaire

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PASTUREL (attesté en langue auvergnate sous la forme Patürê)

Famille montferrandaise qui donna plusieurs rejetons distingués au XVII° siècle. Deux d'entre eux écrivirent en langue auvergnate et furent les meilleures plumes de leur époque. La variété de leurs oeuvres - l'attribution de telle ou telle à l'un ou à l'autre n'est pas toujours claire - témoigne d'un talent très souple :
  • Joseph (vers 1610 - 1676), chanoine du chapitre collégial de Montferrand, "homme d'esprit" au "caractère gai", se voit ordinairement créditer de :
L'ome countent, description virgilienne pleine de charme des joies du propriétaire rural. Republié, traduit et commenté dans le n° 52 de la revue Bïzà Neirà (1986).
Un travestissement comique auvergnat du Quatrième livre de l'Enéide de Virgile. Ce fut une mode européenne alors et l'oeuvre auvergnate soutient parfaitement la comparaison avec celles en d'autre langues.
Une très remarquable transposition en auvergnat du Troisième livre de l'Imitation de Jésus-Christ, adaptation intelligente et habilement versifiée du mysticisme délirant du modèle pour le mettre à la portée de l'esprit auvergnat très mesuré et pour contribuer ainsi au grand mouvement de christianisation des campagnes qui marque le XVII° siècle dans la prolongement du Concile de Trente. Cette grande oeuvre reste actuellement inédite.
Poésies diverses, jamais indifférentes.
  • Gabriel (né vers 1615) bel homme spirituel et séduisant qui mourut à Turin où il avait été attiré par la duchesse Christine de France comme gentilhomme ordinaire du duc de Savoie. Il est l'auteur de trois des plus beaux Noëls auvergnats (surtout èn Diau dïn-t-unà crechà, pièce exceptionnelle par la force, la sincérité et le pathétique du sentiment); de chansons gaies, spirituelles et joliment tournées dans leur brièveté; de poésies légères d'une galanterie discrète (à l'auvergnate) ou d'une grande finesse évocatrice comme Là Primà (le printemps), Nïnfa de Fon-Belou (Nymphes de Font-Bellon). Le XVII° siècle auvergnat ne manque pas de versificateurs habiles dont la lecture reste agréable. Mais Gabriel Pasturel avait en plus un talent véritable de poète, tout en finesse et en brièveté subtile (voir par exemple l'admirable sonnet à Mme de Martillat dans Bïzà Neirà 21, 1979).
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